Crise sanitaire : les équipes d’A.DE.L.E. plus que jamais mobilisées. (1/2)

Lorsque le confinement a été ordonné par le Gouvernement, les équipes du PLIE des Graves et de l’association A.DE.L.E. ont dû adapter leur quotidien et leurs missions.

« La priorité immédiate a été de maintenir le lien avec les publics que nous accompagnons et les partenaires avec qui nous travaillons. Nous avons poursuivi les échanges et les rendez-vous – par vidéo ou par téléphone –, nous sommes restés disponibles et à l’écoute et nous avons adapté nos procédures de façon dématérialisée », introduit Caroline Joandet, directrice d’A.DE.L.E.

« Dès les premiers jours, nous n’avons rien lâché. Nous avons maintenu nos instances, nos agendas, nos entretiens… mais en s’adaptant au contexte. Nous étions tous à distance mais les liens que nous avons entretenus entre collaborateurs et/ou avec les participants que nous suivons ont été renforcés davantage. Il ne fallait pas que la « distance » l’emporte ». Je constate que les participants ont joué le jeu puisque les liens humains étaient déjà là », témoigne Narjès Dimassi, référente du PLIE des Graves au CCAS de Bègles.

Les référentes du PLIE des Graves ont profité de ce temps pour re-questionner leurs propres pratiques, échanger sur leurs modes de fonctionnement, leurs méthodes d’accompagnement : « Habituellement, nous organisons une réunion par semestre pendant laquelle nous prenons du recul sur nos façons de procéder et nous réfléchissons de façon collective sur les points à améliorer et à creuser. Nous cherchons à nous inspirer les unes des autres. Durant cette période, nous avons pu organiser 3 rendez-vous de ce genre », témoigne Laëtitia Lenfant, référente du PLIE des Graves au Centre social et culturel l’Estey.

La priorité des référentes du PLIE des Graves a été de maintenir le lien et les accompagnements particuliers auprès des bénéficiaires du dispositif. Même si les quotidiens des participants ont également été bouleversés par le contexte, les équipes d’A.DE.L.E. ont dû se montrer à l’écoute, disponibles et disposées à les accompagner, les rassurer et les guider dans leur démarche. « Les personnes ont apprécié le fait d’être souvent sollicités. Nos contacts – téléphoniques ou par vidéo – allaient souvent au-delà de la sphère de l’emploi. Les publics accompagnés ont parfois dû se recentrer sur leurs familles et leur santé. Et parfois, pour certains publics encore plus fragiles, notre disponibilité et notre réflexe de les contacter de façon régulière ont été nécessaires. Ils avaient un lien avec quelqu’un. C’était ce qui comptait le plus pour eux », raconte Aline Franiatte référente PLIE des Graves sur la CCM.

En effet, pendant cette période, les équipes sont restées à l’écoute des difficultés des personnes accompagnées. Elles leurs ont relayé toutes les ressources d’aides possibles sur lesquelles s’appuyer pendant ce contexte compliqué : « Le confinement a été une période difficile pour certaines personnes. Nous étions en première ligne pour relayer tous les supports d’aides psychologiques disponibles et utiles en ce contexte », ajoute Aline Franiatte.

La distance a logiquement soulevé la question de l’accessibilité et des pratiques numériques des participants. À l’initiative des cinq référentes du PLIE des Graves, sous forme d’un travail collaboratif, un audit a été rapidement mené afin d’étudier le degré d’autonomie des participants du PLIE des Graves. « Tout a été évalué, en prenant en compte le contexte de confinement. Disposer d’un poste d’ordinateur à la maison ne signifie pas y avoir accès. C’était le cas pour les personnes ayant dû poursuivre l’école à la maison. Il y avait cette composante à prendre en considération », souligne Laëtitia Lenfant.

« La question centrale qui s’est posée dès le départ a été ; ‘comment peut-on communiquer au mieux avec les participants pendant cette période ?’. La moitié des personnes accompagnées a répondu à notre questionnaire. Sur ces répondants, 91% disposent d’une adresse e-mail. Les personnes qui n’ont pas répondu ont été contactées autrement. Nous avons accordé une large réflexion sur ces non-réponses afin de nous adapter, notre priorité ayant été de maintenir un lien essentiel avec eux », ajoute Narjès Dimassi.

Durant ce contexte, les équipes ont dû être à l’écoute des entreprises que la crise a également touchées. Les chargées de relations-entreprises du PLIE des Graves se sont questionnées sur les difficultés rencontrées, et ont dû trouver des pistes d’accompagnement pour les aider. Pendant le confinement, certaines ont eu besoin de recruter. Dès le début, les chargées de relations-entreprises ont travaillé en étroite collaboration avec les référentes du PLIE des Graves afin d’extraire les profils de personnes pouvant répondre aux besoins urgents des entreprises de la première ligne.

« Nous avons reçu des offres en provenance de maisons de retraite, des secteurs de la logistique, de la grande distribution… Bien qu’en pleine pandémie et avec des difficultés à joindre certaines entreprises, nous avons anticipé la fin du confinement en identifiant les secteurs d’activités qui allaient repartir et en identifiant les futurs besoins », indique Elodie Rumeau, chargée de relations-entreprises pour le PLIE des Graves sur la ville de Bègles.

Des participants du PLIE des Graves ont ainsi été recrutés pendant le confinement, comme en témoigne Laëtitia Lenfant : « La période a été positive pour certains participants. Deux personnes que j’accompagne ont signé un CDI en maison de retraite et une personne a été recrutée à la blanchisserie de l’Hôpital Haut-Lévêque. D’autres ont eu l’impression de n’avoir ‘rien fait’ alors qu’elles ont mené des petites actions et ont avancé autant qu’elles pouvaient dans leur démarche. La politique des petits pas était déjà énorme en cette période ».

Dans le contexte actuel de déconfinement progressif, les équipes d’A.DE.L.E. et du PLIE des Graves poursuivent leurs réflexions sur leurs nouvelles modalités de travail et des actions à poursuivre à distance. Rendez-vous prochainement pour la suite des témoignages recueillis.